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EDITO Février 2007

Salut à tous !

"Le disque est mort, vive le disque !" J'ai gueulé ça en traversant ma cour ce matin, le cœur léger.Il est vrai que je nourris quelque espoir de revanche sur une industrie du disque qui, jusqu'à maintenant, ne m'a pas ouvert ses portes.

On dit que le disque se meurt du piratage, que les ventes sont en chute libre et que bientôt, un artiste sera disque d'or à partir de 50 000 exemplaires ! Mais enfin, malgré les efforts colossaux de quelques labels pour assurer une certaine émergence et contribuer ainsi à une meilleure diversité, que font les Majors compagnies ?

Nous sommes dans l'absurdité ! Les campagnes publicitaires coûtent des sommes astronomiques comparées à la réalisation des disques ! Et puis, ne soyons pas à moitié sourds et aveugles, il y a bien quelques disques qui font l'événement. Mais en règle générale, on se fait fourguer de la daube-en-disque, boîte plastoc, livret minuscule et contenu pasteurisé !

Et avec ça les pros du disque veulent nous attendrir sur une situation qu'ils ont largement contribué à générer. Récemment dans un documentaire, le directeur d'une Major universellement connue, vantait les mérites d'un bel objet ou d'un livre-disque vers lequel ils tourneraient leurs efforts pour le packaging produit. Franchement, pendant qu'ils y sont, s'ils pouvaient se pencher sérieusement sur la qualité et l'authenticité de ce qu'ils vont mettre dans la belle boîboîte ce serait parfait ! Mais j'en doute vu la couleur des jérémiades que l'on entend aujourd'hui.

"D'abord, d'abord il y a le peer to peer qu'on finit pas de télécharger et ça fait des grands zip et ça fait des gros zap (mais qu'est pas pire que les marchands de confiotes), il faut savoir monsieur que chez ces gens-là, on n'paye pas, non ! on pique ! " (Merci Jacques !).

Pour faire court, je crois savoir que les artistes les plus piratés ne crèvent pas de faim, soit parce qu'ils sont très riches, soit parce qu'ils sont déjà morts ! C'est surtout une industrie gourmande de dividendes qui en prend un coup dans l'hélice, ce qui ne l'empêche pas d'inonder les médias complices et intéressées de purs produits encodés-jackpot !

En réalité, le plus grand nombre ne se tourne pas vers le peer to peer, d'abord à cause des contraintes techniques (encombrement des flux sur l'ordinateur, monopolisation d'un espace disque et fatigue plus rapide de la machine, la législation sur le téléchargement et les risques liés à la sécurité) ; ensuite parce que les professionnels de la musique mettent en place des systèmes attractifs (abonnement pour l'écoute de la plus grande phonothèque du monde sur le Net ou sur les mobiles, ou encore des abonnements de téléchargements sur des formats dédiés ou pas), et donc, l'accès à des millions de titres déjà stockés pour une somme raisonnable. cet accès qui peut être inclut dans un abonnement de communication, voire en options du téléphone, risque d'être une formule qui fonctionne bien.

Si actuellement, par l'intermédiaire du téléchargement payant qui est en essor, on peut acheter un album complet en MP3, il faut bien constater que l'on n'obtient pas vraiment la même chose que lors de l'achat d'un CD, surtout si ce CD est un objet original et particulièrement soigné. En fait, il me semble que, comme pour la nourriture, le produit industriel jetable commence à rendre un grand nombre allergique.

Alors à quand le disque bio ! Certainement très prochainement car l'exclusion du système de nombreux artistes confirmés contraint ces derniers à assumer de bout en bout la chaîne de production, autant pour le disque que pour le spectacle. Pour le budget d'une automobile moyenne, il est tout à fait possible aujourd'hui d'élaborer une unité de production suffisante pour démarrer la carrière "marchande" d'un artiste. Merci la fée informatique !

La vitrine de ces artistes, devenus artisans est bien entendu Internet, le seul média encore ouvert pour l'instant. Evidemment la visibilité reste très difficile, d'une part parce que l'amateurisme délirant brouille bien l'image et puis bien sûr parce que les pros avec leurs gros moyens tentent de recréer les mécanismes du monopole.

Reste donc à faire preuve d'imagination pour communiquer et faire savoir ce que vous savez faire. Un beau disque dans un agréable format, bien illustré, bien conçu, avec un super son, voire des options techniques innovantes et qui rétribue à sa juste valeur l'artisan musicien qui l'a produit est à l'ordre du jour.

"Le disque est mort, vive le disque !"

A bientôt ici, chez vous, chez nous, en concert, ou comme dab au hasard de l'enfer !

Luc Arténo